Les enjeux du projet RECIF Deuxième producteur conchylicole en Europe, la France occupe une position importante dans le domaine de l'élevage de coquillages. Elle produit en moyenne chaque année près de 200 000 tonnes de coquillages issus de la conchyliculture (CNC, 2012) et 50 000 tonnes de coquillages issus de la pêche (CNP, 2012). Les régions Basse-Normandie et Bretagne sont les premières en terme de débarques de produits coquilliers marins tels que les coquilles Saint-Jacques, les pétoncles et les huîtres. A ces quantités s'ajoutent des gisements massifs de crépidules estimés à plusieurs millions de tonnes sur le littoral breton, bas-normand et vendéen. Les coquilles dépourvues de leur chair représentent près de 90 % (en masse) des produits et sont considérées comme un déchet. Plusieurs études et recherches de par le monde se sont penchées sur la valorisation, essentiellement des huîtres, en matériaux de construction. Les coproduits coquilliers marins constituent une ressource locale à valoriser, moyennant prétraitement et études, en tant que matière première secondaire pour la production de nouveaux matériaux à usages et propriétés spécifiques. Parmi ceux-ci, un éco-pavé drainant est en cours de finalisation dans le cadre du projet VECOP (ESITC Caen et al. 2013) et un matériau pour récifs artificiels est en phase de développement.
Les réponses apportées par le projet RECIF Dans le cadre d'une meilleure gestion des ressources marines et de l'amélioration de l'écosystème de part et d'autre de la Manche, le projet RECIF a pour objectifs concrets :
Le projet RECIF a été sélectionné dans le cadre du Programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche) / Angleterre, cofinancé par le FEDER. Il rassemble 8 partenaires français et britanniques et est soutenu par le Conseil Régional de Basse-Normandie. Les axes de travail Le projet RECIF propose donc une filière de valorisation des coproduits coquilliers permettant la réutilisation de déchets tout en apportant une solution favorable au développement de l'écosystème marin. L'autre enjeu principal de ce projet est de comprendre le rôle des récifs dans les phénomènes d'amélioration et de développement de la biodiversité de l'écosystème de la Manche. Pour cela, plusieurs axes et actions sont programmés :
La préparation du projet RECIF débuta en septembre 2011. Pendant cette phase les 8 partenaires se sont rassemblés autour d'objectifs communs et ont défini des axes de travail. Le projet RECIF démarra officiellement en avril 2013.
Le projet est structuré en 5 axes ou work packages (WP) avec des actions et produits qui sont réalisés conjointement avec l'ensemble des partenaires. Le partenariat franco-britannique est ainsi présent à tous les niveaux du projet RECIF. Comme le montre la figure ci-dessous, les axes de travail sont interdépendants et les résultats de chacun serviront aux autres. Cela implique des échanges permanents et nécessaires entre les partenaires français et anglais sur toute la durée du projet. Par ailleurs, le projet RECIF repose sur une complémentarité des compétences des partenaires français (Université de Caen Basse-Normandie, ESITC Caen, Muséum National d'Histoire Naturelle, TPC et EMCC) et anglais (Plymouth Marine Laboratory, Université de Southampton et Université d'Exeter) et sur leur intérêt dans les objectifs du projet. Cette collaboration transfrontalière favorise le transfert et la mutualisation entre partenaires, des résultats et des connaissances sur une problématique franco-britannique.
Le projet RECIF prendra fin en juin 2015 après l’immersion d’un récif artificiel au large des côtes de la Manche et le suivi environnemental déterminant son impact sur l’écosystème marin. |